Cytomégalovirus (CMV) : un dépistage en début de grossesse recommandé par la HAS

7/7/2025
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Un virus à l’origine de 800 handicaps par an en France

Le cytomégalovirus est un virus très courant, transmis par les fluides biologiques (salive, urine, sécrétion respiratoire, etc.). Environ 46 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déjà été exposées au CMV en France. L'infection est asymptomatique dans 90 % des cas, tant pour la mère que pour l’enfant. Cependant, lorsque le virus est contracté pendant la grossesse, en particulier durant le premier trimestre, les conséquences peuvent être graves pour le fœtus.

Chaque année, près de 800 bébés naissent avec un handicap lié au CMV contracté in utero. Parmi les séquelles recensées figurent :

  • Des troubles auditifs (perte auditive neurosensorielle unilatérale ou bilatérale)
  • Des troubles neurologiques
  • Un retard global du développement
  • Des formes de paralysie

Comment se déroule le dépistage du CMV ?

Le dépistage repose sur une prise de sang visant à rechercher les anticorps anti-CMV. Un test d’avidité peut ensuite déterminer si l’infection est ancienne ou récente. En cas de sérologie négative (la future maman n’a jamais eu le virus), des mesures de prévention doivent être mises en place, telles que l’hygiène renforcée (lavage de mains, précautions avec les enfants en bas âge,etc.).

En cas d’infection récente, un traitement antiviral à base de valaciclovir peut être proposé, bien que son efficacité sur les séquelles reste encore à confirmer. Des examens complémentaires (échographies, amniocentèse) peuvent aussi être nécessaires pour surveiller l’état du fœtus.

Une réforme de l’organisation des soins

Pour garantir le succès de cette nouvelle recommandation, la HAS insiste sur la nécessité de réorganiser le parcours de soins autour de ce dépistage :

  • Formation des professionnels de santé à la lecture des résultats sérologiques et à la conduite à tenir
  • Harmonisation des protocoles de suivi des femmes enceintes à risque
  • Campagnes d’information ciblées pour les femmes enceintes
  • Intégration du dépistage dans les examens de grossesse, comme ceux pour la toxoplasmose ou la rubéole

Une mesure expérimentale, réévaluée dans trois ans

Bien que cette décision de la HAS marque une avancée forte, la mise en œuvre du dépistage sera accompagnée d'une phase d’évaluation de trois ans, afin de mesurer son efficacité et son impact en conditions réelles. L’objectif est de recueillir de nouvelles données pour statuer sur une éventuelle pérennisation du dispositif.

Une mesure de santé publique essentielle

Le dépistage systématique du CMV au début de la grossesse constitue une étape importante pour la prévention des handicaps d’origine virale chez le nouveau-né. En s’attaquant à une inégalité de dépistage, selon les territoires, cette mesure vise à offrir à toutes les femmes enceintes, les mêmes chances de détecter et prévenir les conséquences du CMV sur leur enfant à naître.

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