Le 19 septembre 2025, le Conseil national de l’Ordre des infirmiers (CNOI) a adopté la première définition officielle de la consultation infirmière. Cette décision, qui fait suite à la loi du 27 juin 2025 sur la profession d’infirmier, marque une étape décisive pour la reconnaissance du rôle et des compétences infirmières dans le système de santé français.
Une pratique plus encadrée
Depuis plusieurs années, les infirmiers réalisent des consultations dans différents contextes (en cabinet, à l’hôpital ou à domicile) sans cadre juridique précis. La définition adoptée par le CNOI vient enfin formaliser cette pratique, déjà largement répandue, en lui donnant un fondement légal et professionnel solide.
Fruit d’un travail collectif mené par la commission « Exercice professionnel » du Conseil, cette définition clarifie les missions infirmières et renforce leur place dans la coordination des parcours de soins. Elle répond également à des besoins de santé publique majeurs : vieillissement de la population, maladies chroniques, santé mentale et accès inégal aux soins.
Une démarche clinique et collaborative
La consultation infirmière est définie comme une pratique autonome qui repose sur un raisonnement clinique.
L’infirmier y recueille des données sur l’état de santé du patient, réalise un examen clinique et formule un diagnostic infirmier basé sur des données scientifiques. Ce diagnostic sert de point de départ à un plan de soins personnalisé, élaboré en concertation avec le patient.
Cette démarche place le patient au centre de la consultation. Celui-ci devient acteur de sa santé. L’infirmier l’informe, le conseille, le soigne et mène des actions de prévention et d’éducation à la santé.
La consultation peut être initiée par l’infirmier lui-même, à la demande du patient ou sur orientation d’un autre professionnel de santé.
Un levier pour l’accès aux soins
Dans un système de santé en tension, cette reconnaissance est une réponse concrète aux besoins du terrain.
La consultation infirmière contribue à fluidifier les parcours de soins, à désengorger les cabinets médicaux et à renforcer la prévention. Elle valorise les compétences infirmières dans le suivi des patients chroniques, la promotion de la santé et l’accompagnement des publics fragiles.
Cette évolution s’inscrit également dans une logique de coopération interprofessionnelle : médecins, infirmiers, pharmaciens et autres acteurs de santé travaillent ensemble pour améliorer la continuité et la qualité des soins.
Une avancée juridique et scientifique
La loi du 27 juin 2025 reconnaît officiellement la consultation et le diagnostic infirmiers, tout en les distinguant de l’exercice médical. Cette reconnaissance juridique sécurise les pratiques, tant pour les professionnels que pour les patients et renforce la légitimité scientifique des soins infirmiers.
Une étape vers la santé de demain
La reconnaissance de la consultation infirmière est plus qu’une avancée réglementaire.
Elle consacre la place de l’infirmier comme acteur clé de la première ligne de soins, capable d’accompagner le patient dans une démarche globale de santé. En renforçant l’autonomie et la visibilité des infirmiers, cette mesure participe à la modernisation du système de santé et à la construction d’une offre de soins de proximité, plus réactive et plus adaptée aux besoins de la population.
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