Les 8 actus santé de décembre qu'il ne fallait pas manquer !

Nouveau rendez-vous actualités santé : le point sur les 8 sujets les plus importants de décembre, nous parlerons entre autres du téléthon, de la pénurie d'amoxicilline ou encore de la fermeture de lits d'hôpitaux !

Florian, publié le 02/01/2024 - 10 min de lecture

IDEL

Médecin généraliste

Pharmaciens

Masseurs-kiné

Chirurgien-dentiste

Pédicure-podologue

1. Téléthon 2023 : un franc succès

La 37e édition du Téléthon s'est déroulé les 8 et 9 décembre. Elle a été un franc succès et un exemple de solidarité pour la France. Il s’agit du montant le plus élevé depuis 2014, en effet, l'événement a permis de récolter un montant de plus de 80 millions d'euros.

Ce résultat exceptionnel est le fruit d'une mobilisation collective de la part des Français, qui ont répondu présent aux appels aux dons. Plus de 200 000 bénévoles se sont également mobilisés dans plus de 10 000 communes à travers la France. De plus, comme chaque année, les chaînes de France Télévisions ont également contribué à cet élan de solidarité en diffusant des programmes spéciaux pendant deux jours.

Les fonds récoltés lors de ce week-end seront utilisés pour financer la recherche médicale sur les maladies rares, mais aussi pour soutenir les malades et leurs familles.

2. Dry January : le défi de janvier !

Dry January, est une campagne de santé publique qui incite les personnes à s'abstenir de consommer de l'alcool pendant un mois, soit tout le mois de janvier. Cette campagne est organisée chaque année au Royaume-Uni depuis 2013, et elle s'est progressivement répandue dans le monde entier, y compris en France.

Les objectifs de Dry January sont multiples. Cette campagne vise à sensibiliser les personnes aux risques liés à la consommation excessive d'alcool, mais également à aider les personnes qui consomment de l'alcool de façon excessive à réduire leur consommation. En effet, s'abstenir d'alcool pendant un mois peut permettre de prendre conscience de sa consommation et d'identifier les moments où l'on a tendance à boire trop.

Pour participer à Dry January, il suffit de s'engager à ne pas boire d'alcool pendant tout le mois de janvier. Il existe de nombreux sites web et applications qui peuvent vous aider à suivre votre progression et à trouver des conseils et des encouragements.

3. Amoxicilline : rupture de stock depuis cet automne

L'amoxicilline, un antibiotique très courant, était en rupture de stock depuis cet automne en France. L'agence de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé mardi que la situation devrait s'améliorer rapidement.

« Des boîtes d'amoxicilline et amoxicilline-acide clavulanique sont actuellement en cours de livraison chez les grossistes-répartiteurs, qui s'assureront d'une répartition équitable de celles-ci sur le territoire », d’après l'ANSM.

L'agence précise également que si les médicaments à base d'amoxicilline ne sont pas disponibles, les pharmaciens peuvent toujours délivrer directement une préparation magistrale adaptée pour les enfants de moins de 12 ans.

4. Saturation des services d'urgence : la situation est critique

Comme tous les hivers, les services d'urgence sont actuellement saturés en France. La situation est particulièrement critique en Alsace, où le plan blanc a été activé mi-décembre. Le CHU de Strasbourg a été contraint de déployer une unité sanitaire devant ses urgences pour éviter l'engorgement et les files d'attente de plusieurs heures des ambulances.

Cette situation est due à la conjonction de plusieurs facteurs, notamment la grippe en pleine ascension dans l'est de la France ainsi qu’une recrudescence du Covid-19. Par ailleurs, la saturation des services d'urgence s'explique aussi par des cas qui relèveraient de la médecine de ville, elle aussi en crise.

La situation des services d'urgence inquiète les professionnels de santé, qui dénoncent un manque de moyens et de personnel. Ils craignent que la situation ne s'aggrave encore dans les prochaines semaines.

Pour résoudre cette crise, il est nécessaire de trouver des solutions à la fois à court et à long terme. À court terme, il s'agit de renforcer les effectifs des services d'urgence et de fluidifier le parcours patient. À long terme, il s'agit de repenser l'organisation des soins, en renforçant la médecine de ville et en luttant contre les déserts médicaux.

5. OMS : bilan de fin d'année

Dans son message vidéo de fin d'année, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que l'année 2023 avait marqué un tournant dans la lutte contre des problèmes de santé majeurs, mais qu'il y avait également eu « d'immenses souffrances qui auraient pu être évitées ».

L'année 2023 a été marquée par plusieurs avancées importantes dans la lutte contre les maladies. L'OMS a levé en mai le plus haut niveau d'alerte sur la pandémie de Covid-19, estimant qu'elle était désormais suffisamment sous contrôle. L'agence sanitaire des Nations Unies a également levé l'alerte similaire concernant le mpox (longtemps appelée variole du singe) en mai 2023. En outre, l'OMS a approuvé de nouveaux vaccins contre le paludisme, la dengue et la méningite. Entre-temps, l'Azerbaïdjan, le Belize et le Tadjikistan ont été déclarés exempts de paludisme.

Cependant, Tedros Adhanom Ghebreyesus a également souligné que 2023 avait été une année de souffrances. La guerre en Ukraine a eu un impact dévastateur sur la santé des populations, avec des millions de personnes déplacées et des infrastructures sanitaires détruites. Il a aussi qualifié la résurgence du choléra de « particulièrement préoccupante », selon le directeur général de l'OMS. En 2023, le monde a enregistré un nombre record de plus de 40 foyers épidémiques de choléra.

6. Lits d'hôpitaux : près de 7 000 lits fermés en 1 an !

La tendance à la baisse du nombre de lits d’hospitalisation complète se poursuit en France. En 2022, les hôpitaux publics et privés ont fermé 6 700 lits, soit une baisse de 1,8 % par rapport à l’année précédente. Au 31 décembre 2022, le nombre total de lits d’hospitalisation complète s’élevait à 374 290.

Cette baisse est due à plusieurs facteurs, notamment :

  • La volonté des pouvoirs publics de réorganiser l’offre de soins hospitaliers vers plus d’ambulatoire. Le gouvernement souhaite que les patients soient pris en charge le plus rapidement possible, et de préférence à domicile ou en ambulatoire.
  • Les pénuries de personnel soignant. Le manque de personnel empêche les hôpitaux de maintenir tous les lits ouverts.

La fermeture de lits d’hospitalisation complète a plusieurs conséquences, notamment :

  • Une saturation des services d’urgences. Les patients qui ne peuvent pas être pris en charge en ambulatoire sont contraints de se rendre aux urgences, ce qui entraîne une augmentation de la durée d’attente et des risques d’infection.
  • Une dégradation de la qualité des soins. Les patients hospitalisés sont souvent plus âgés et fragiles, et ils ont besoin de soins plus complexes. La fermeture de lits d’hospitalisation complète peut entraîner une diminution de la qualité des soins.

Le gouvernement a promis de rouvrir plusieurs milliers de lits. Cependant, il est difficile de savoir si cette promesse sera tenue, compte tenu des pénuries de personnel soignant.

7. La mutuelle solidaire : 3 millions de personnes peuvent y prétendre

La Complémentaire santé solidaire (C2S) est une aide financière destinée aux personnes aux revenus modestes pour leur permettre de bénéficier d'une couverture santé complémentaire. En France, plus de 3 millions de personnes peuvent y prétendre, mais ne le savent pas.

Pour être éligible à la C2S, il faut respecter un certain nombre de conditions de ressources. En métropole, une personne seule peut bénéficier d'une C2S gratuite si ses revenus ne dépassent pas 9 719 euros par an. Pour deux personnes, le plafond est de 14 578 euros.

Pour informer les Français éligibles à la C2S, une plateforme téléphonique a été mise en place par l'Assurance maladie. L'objectif est de convaincre les personnes éligibles de constituer un dossier.

8. Mutuelles : les cotisations vont augmenter

Les complémentaires santé, qui viennent compléter les remboursements de la Sécurité sociale, vont connaître une hausse importante en 2024. Selon une enquête de la Mutualité française, les cotisations vont augmenter en moyenne de 8,1 %, une augmentation inédite depuis des années.

Cette hausse est due à plusieurs facteurs, notamment :

  • La hausse des dépenses de santé. Les dépenses de santé ont augmenté de 6 % en 2023, une hausse plus élevée que prévu. Cette hausse est notamment due à la revalorisation des salaires et tarifs des soignants, à une plus forte consommation de soins, et à la diminution du remboursement des soins dentaires par la Sécurité sociale.
  • La concurrence insuffisante. Le marché des complémentaires santé est relativement peu concurrentiel, ce qui laisse aux assureurs une marge de manœuvre importante pour augmenter leurs tarifs.

Cette hausse des cotisations des complémentaires santé va peser sur le pouvoir d'achat des Français. Elle pourrait également entraîner une baisse de la consommation de soins, car les patients seront moins disposés à payer pour des soins qu'ils ne considèrent pas comme indispensables.

Merci pour votre lecture, rendez-vous le mois prochain ! 😉